📘 Stades pré-diabétiques et dépistage du DT1

Prof. Assoc. Dr. Sorin Ioacara Médecin spécialiste en diabétologie Mis à jour: 19 novembre 2025

Réponses claires et détaillées aux questions essentielles sur les stades pré-diabétiques et le dépistage du DT1

🔎 Qu'est-ce que le prédiabète associé au DT1 et comment le reconnaissez-vous?

Dans le diabète de type 1, le "prédiabète" ne signifie pas la même chose que dans le type 2. Ici, nous parlons des stades précliniques quand le processus auto-immun est actif, mais la glycémie n'a pas encore beaucoup augmenté. Vous n'aurez pas de symptômes à ce stade parce que la glycémie matinale est seulement légèrement élevée, généralement dans l'intervalle de 100-125 mg/dl (5,6-6,9 mmol/L), et à deux heures dans le test de tolérance au glucose 140-199 mg/dl (7,8-11 mmol/L). Ces glycémies correspondent à une HbA1c de 5,7-6,4 % (39-47 mmol/mol).

Le prédiabète avec deux auto-anticorps positifs signifie déjà le stade 2 du diabète de type 1. Contrairement au prédiabète sans auto-immunité associée (en fait un précurseur du diabète de type 2), qui peut parfois être inversé, ici le processus est généralement progressif vers le diabète de type 1 cliniquement manifeste (avec glycémies élevées, stade 3).

📊 Quels sont les stades d'évolution vers le DT1?

L'évolution vers le diabète de type 1 clinique (stade 3) passe par deux autres stades bien définis. Le stade 1 signifie deux auto-anticorps positifs ou plus, avec une glycémie normale. Le stade 2 associe deux auto-anticorps positifs et un prédiabète.

Le stade 3 est le diabète cliniquement manifeste avec des symptômes classiques et une glycémie supérieure à 200 mg/dl (11,1 mmol/L). La transition entre les stades peut durer des mois ou des années, étant plus rapide chez les enfants. L'identification aux stades 1-2 permet de commencer une surveillance attentive et d'éviter l'acidocétose au début, qui affecte au moins un tiers de ceux non diagnostiqués précocement.

👶 Devriez-vous tester vos enfants pour le DT1?

Si vous avez un diabète de type 1, vos enfants ont un risque de développer cette condition qui est 10 fois plus élevé que la population générale. Le test des auto-anticorps peut identifier plus précisément le risque, permettant une surveillance attentive et la prévention de l'acidocétose au début.

Cependant, le test peut parfois avoir des inconvénients psychologiques. L'anxiété de savoir que la maladie peut apparaître sans pouvoir la prévenir complètement n'est pas négligeable. Discutez avec votre diabétologue du rapport risque-bénéfice (le test en vaut la peine pour la grande majorité).

🔄 À quelle fréquence le dépistage doit-il être effectué chez les personnes à risque?

Pour les parents au premier degré (enfants, frères et sœurs, parents) des personnes atteintes de diabète de type 1, le dépistage avec auto-anticorps est recommandé tous les 3 ans, à partir de l'âge de 2 ans. Si le test est positif pour un auto-anticorps, il est répété à 6 mois pour confirmation. Avec plusieurs auto-anticorps positifs, la surveillance de l'HbA1c devient également importante.

La fréquence peut parfois être ajustée en fonction de la présence de gènes de risque HLA. Ceux ayant un risque génétique élevé nécessitent un dépistage plus fréquent. Au stade 2 du diabète de type 1, le dosage de l'HbA1c peut devoir être effectué tous les six mois à mesure qu'elle migre dans la moitié supérieure de l'intervalle de prédiabète.

🩸 Quels tests sanguins sont nécessaires pour le dépistage?

Le dépistage initial comprend le test d'au moins deux auto-anticorps : GAD et IA-2. Si le coût n'est pas un obstacle, IAA et ZnT8 peuvent être ajoutés. Si au moins deux anticorps sont positifs, la glycémie à jeun et l'HbA1c sont vérifiées en supplément.

Pour ceux avec des auto-anticorps positifs, un test de tolérance au glucose oral (HGPO) est effectué pour détecter plus précisément le prédiabète (stade 2). Le peptide C évalue la fonction résiduelle des cellules bêta, mais n'est pas impliqué dans le dépistage des stades 1 et 2 du diabète de type 1. Le test HLA peut stratifier le risque mais n'est pas essentiel. Il est important que les tests soient effectués dans des laboratoires accrédités ayant de l'expérience en auto-immunité.

🤔 Y a-t-il des symptômes dans les stades pré-diabétiques?

Aux stades 1 et 2 du diabète de type 1, la plupart des personnes n'ont pas de symptômes. Parfois, des signes subtils, facilement manqués, peuvent apparaître, comme une fatigue inexpliquée après les repas (quand la glycémie augmente temporairement au-dessus de la normale), des infections fongiques récurrentes ou une vision temporairement floue.

Au stade 2, quand survient une hyperglycémie intermittente, vous pouvez remarquer de courts épisodes de soif légèrement augmentée ou de mictions un peu plus fréquentes, surtout après des repas riches en glucides. Ces symptômes disparaissent spontanément quand les cellules bêta restantes compensent. La surveillance avec un capteur de surveillance continue du glucose peut détecter les fluctuations importantes de la glycémie.

🛑 La progression du stade pré-diabétique peut-elle être prévenue?

Le teplizumab, récemment approuvé, peut retarder la progression du stade 2 au stade 3 d'environ 3 ans. Ce temps peut être considéré comme précieux pour les enfants, surtout pendant les périodes de croissance accélérée en taille. Le traitement consiste en des perfusions intraveineuses pendant 14 jours et fonctionne en modulant la réponse immunitaire. Il est disponible pour les personnes de plus de 8 ans, le coût d'une cure de 14 jours dépassant généralement 200 000 euros.

D'autres interventions étudiées incluent l'insuline orale ou nasale (pour induire la tolérance), la vitamine D à fortes doses, les oméga-3 et diverses immunothérapies. Aucune d'entre elles n'influence significativement la progression. La participation aux essais cliniques offre un accès gratuit aux thérapies expérimentales. Jusqu'à ce que des solutions définitives soient disponibles, une surveillance attentive reste essentielle.